La Norvège en juin 2013 jour après jour

Vous trouverez sur cette page le détail du déroulement de notre voyage, avec ce qui nous a plu on non, les distances parcourues et le budget pour chaque jour

Samedi 1er juin

Liaison Strasbourg - Ålborg (Danemark), 1180 Km dont 1150 d'autoroute.


Etape de liaison, avec la monotone traversée de l'Allemagne et de la majeure partie du Danemark.
Nous avons préparé des casse-croute pour la route, et démarrons la moto à 6h du matin sous une pluie battante (demain la météo a prévu beau, mais bon, on a un ferry à prendre...) qui durera 200 Km jusqu'à Francfort.
Il pleut tellement que l'endroit de mon anatomie qui me différencie de mon épouse (qui a dit le cerveau ?!) finit par "baigner", ce qui ne m'était plus arrivé depuis des années.
Les 300 prochain Km sont un mélange d'averses et de moments secs. Puis le temps devient graduellement meilleur et nous avons même droit à du soleil une fois passé Hambourg.
Par contre nous avons eu toute la journée un fort vent de nord-nord-ouest très pénible qui fait grimper la consommation de la moto à presque 6L/100 Km et qui nous secoue pas mal.
Je suis bien content d'avoir mis des bouchons d'oreille, ça permet de quand même entendre ce qui se passe sans être assourdi, et ça aide grandement à ne pas fatiguer trop vite.

Arrivés à Ålborg vers 20h, nous trouvons sans peine le camping, je me suis tiré le plan de la ville avant le voyage.
Camping moyen, quasi vide en cette saison, mais les sanitaires ça va, et puis c'est juste pour une nuit.
Nous nous réchauffons les pâtes qu'on avait emmené, puis faisons une petite balade à pied, il y a un bras de mer juste à côté, avec un joli petit port de plaisance.
Nous avons même droit au coucher du soleil.
Etonnament, nous ne nous sentons pas particulièrement fatigués, bien que l'étape ait été longue.
Ça doit être l'excitation du début des vacances !
La nuit en tente est l'occasion de remarquer qu'il fait jour plus tard le soir et plus tôt le matin qu'à Strasbourg.

Frais de la journée :
Essence : 117 €
Cafés et viennoiserie sur l'autoroute : 13 €
Camping : 29 €

Total : 159 €


Notre mule lors d'une pause près de Hambourg


Le soir à côté du camping à Ålborg



Dimanche 2 juin

Ålborg (Danemark) - Edland (Norvège), 320 Km sans compter le ferry.

Réveil vers 8 heure et pliage de la tente, puis petit déjeuner copieux (buffet) dans le petit hôtel à côté du camping.
Nous entamons ensuite les 70 Km qui séparent Ålborg de Hirtshals tout au nord du Danemark, où nous allons embarquer sur un ferry rapide (un catamaran qui navigue à 70 Kmh), le "Fjord Cat" de la ligne Fjordline, sous un beau ciel bleu, avec moins de vent qu'hier. Petite visite du phare de Hirtshals, et plein de la moto avant d'embarquer, l'essence est moins chère au Danemark qu'en Norvège.

Le ferry démarre vers midi, pour arriver à Kristiansand en Norvège vers 15h.
Ça laisse une sacrée impression, cet engin qui avance à 70 Kmh sur l'eau, en projetant de gigantesques gerbes à l'arrière, wouahhh...

La prochaine étape à ne pas rater est l'embarquement demain à Bergen sur notre bateau, où il faudra être avant 17h. Cela nous laisse plus de 24h pour parcourir les 500 Km jusqu'à là-bas, ça ne devrait pas poser de problème.
A Kristiansand, nous prenons la route 9 qui pique droit vers le nord, en pensant que ce sera une route de liaison sans grand intérêt, vu que c'est une nationale.
Il fait beau et même chaud.
Première surprise en sortant de Kristiansand et en traversant les villages qui forment la banlieue : les limitations de vitesse : plusieurs kilomètres à 50 Kmh, puis à 60 Kmh, puis à 70 Kmh, pour enfin être à 80 Kmh quand il n'y a plus d'habitation. Etonnament, tout le monde, y compris les motards, la respecte, nous faisons donc de même, de toute façon on a le temps...
Deuxième surprise : la route est en fait très belle !
Au début c'est très vert, lacs, rivières et forêts se succèdent, mais la route s'élève graduellement, et le paysage change doucement pour devenir de plus en plus sauvage. Nous sommes déjà sous le charme !
A Sessvatn, nous atteignons le point culminant de la journée, à 917 m.
A cette altitude, la végétation (surtout des bouleaux) est toute rabougrie et commence tout juste à bourgeonner, et le lac à côté de la route est encore partiellement couvert de glace, en plus il ne fait pas chaud du tout.
Nous cherchons un endroit où passer la nuit, mais vu la fraîcheur et le ciel qui se couvre, nous choisissons lâchement de passer la nuit dans une hytte bien douillette à Edland.

Frais de la journée :
Petit déjeuner : 16 €
Essence : 8 €
Ferry Danemark-Norvège : 63 € (réservé il y a 3 mois)
Courses (nourriture) : 9 €
Camping en hytte : 29 €

Total : 125 €


Arrivée à Kristiansand


Paysage le long de la route 9



Lundi 3 juin

Edland - Bergen, 271 Km.


Hier soir le ciel était plutôt couvert, ce matin c'est grand ciel bleu.
La nuit en hytte a été excellente, après le petit déjeuner nous passons un coup de balai, et mettons les 300 NOK qu'a coûté l'hébergement dans la boîte au lettres prévue à cet effet. Nous n'avons vu personne au camping, ça fonctionne à la confiance !
Le pire est que la boîte au lettres a un gros couvercle sur le dessus qui s'ouvre, non cadenassé, il n'y a qu'à se servir !
Nous partons vers l'ouest sur la E134 en direction de Røldal.
La route est large et il y a plusieurs tunnels, comme hier c'est d'abord vert, puis nous montons jusqu'à environ 1000 mètres, le paysage devient plus minéral et il y a encore plein de neige et de lacs gelés. Pour éviter l'un des tunnels long de plusieurs kilomètres nous voulions emprunter l'ancienne route utilisée avant qui passe par un col à 1148 mètres, mais manque de bol, elle n'est pas encore déneigée début juin.
Vers Røldal, ça redescend et redevient plus vert.
Nous remontons vers le nord sur Odda, en passant à côté de la grandiose cascade de Låtefoss. Après Odda, nous filons vers le nord par la rive gauche du Sørfjorden, puis prenons notre premier bac, de Utne à Kvanndal.
Puis nous partons vers l'ouest en passant vers Norheimsund et en faisant une pause à la cascade de Foss Over Vei quelques kilomètres après, dont la particularité est qu'on peut passer derrière à pied !
Nous reprenons la route jusqu'à Bergen, deuxième ville de Norvège, avec pas mal de circulation. Il fait toujours beau, nous avons de la chance, Bergen est l'une des villes les plus arrosées de Norvège, il y pleut plus de la moitié du temps !
Après 516 Km sans ravitailler (un chameau, la Vstrom 650 !), nous faisons le plein avant d'embarquer avec la moto sur le bateau "Polarlys" des Hurtigruten où nous retrouvons notre ami Gérard qui fait cette partie du voyage avec nous.
Vers 20h, le bateau lève l'ancre pour une croisière de presque 6 jours.

Frais de la journée :
Essence : 44 €
Courses (nourriture) : 14 €
Bac : 12 €

Total : 70 €

Entre Edland et Røldal


Derrière la cascade de Foss over vei


Le bateau quitte Bergen



Lundi 3 juin au soir - dimanche 9 juin au matin

Bergen - Kirkenes sur le "Polarlys", environ 2500 Km.


Je ne fais pas le détail du voyage à bateau de jour en jour, en effet, vu qu'il se déplace jour et nuit (en dehors des escales), et qu'en cette saison il fait jour 24h sur 24, le temps passe "différemment".
Les seules contraintes sont les heures des repas (excellents !) et le sommeil, il faut s'obliger de dormir de temps en temps, même si les paysages qui défilent n'en donnent pas envie !

Au fur et à mesure que le bateau monte vers le nord, la nature devient plus sauvages et les villes plus petites.
Les nombreuses escales permettent de descendre du bateau, et selon la durée, on peut visiter les villes, comme Trondheim ou Tromsø.
A Honningsvåg, sur l'île du Cap Nord, nous avons même descendu la moto du bateau pour aller au Cap Nord, qui était malheureusement noyé dans le brouillard ce jour là.

Les moments forts du voyage ont été le passage dans le Geirangerfjord près de Ålesund et dans le Trollfjord sur les îles Lofoten, ce fjord est si étroit qu'on se demande si le bateau va pouvoir passer et faire demi-tour au fond.

Cette croisière est souvent vantée comme la "plus belle du monde", c'est bien sûr très relatif, mais une chose est sûre : c'est à couper le souffle du début à la fin !

Le prix aussi est à couper le souffle : 3600 €, et on a quand même un peu hésité avant de nous décider pour cette "folie". Mais bon, on ne vit qu'une fois, et nous avons passé notre vie à économiser, alors il faut aussi se faire plaisir de temps en temps.
De toute façon après cette croisière nous sommes formels : aucun regret !

Remarque : si nous avions réservé quelques semaines plus tôt, nous aurions eu 25% de réduction.
Les prix varient aussi selon la saison, il est donc possible de s'en sortir pour moins cher.









Dimanche 9 juin

Kirkenes - Vestre Jakobselv, 335 Km.


Nous nous réveillons tôt à Vardø sous un ciel bouché par des bancs de brume, mais au fur et à mesure que le bateau approche de Kirkenes, c'est le bleu qui s'impose.
Nous quittons le bateau vers 9h30 du matin après avoir pris un petit-déjeuner pantagruélique, à partir de maintenant les repas vont devenir plus frugaux.
Kirkenes, rasée par les allemands en 1945 a été reconstruite et n'a pas beaucoup de charme.
Nous ne nous attardons pas longtemps et nous dirigeons vers l'est. La route longe tantôt des fjords, tantôt des petits lacs, c'est très beau. Les derniers kilomètres, elle devient une piste et le ciel bleu laisse la place à de la brume de mer.
Nous arrivons au bord de la mer où la route se termine, là se trouve la bourgade de Grense Jakobselv, séparée de la Russie par juste une petite rivière. La brume donne à l'endroit un cachet particulier, presque lugubre.
A Grense Jabobselv on trouve la chapelle Oskar II, construite comme "veille spirituelle" contre l'est, où ce sont les silhouettes des miradors qui lui répondent.
Nous revenons vers Kirkenes où nous déjeunons avec Gérard, heureusement qu'il y a un snack ouvert qui vend des pizzas, en dehors de celà, c'est mort (nous sommes dimanche).
Cet après-midi, Gérard reprendra l'avion, le voyage s'arrête là pour lui, pour notre part nous avons encore 3 semaines devant nous.
Après Kirkenes, nous nous dirigeons vers l'ouest par la E6, et faisons un crochet vers Bugøynes qui est paraît-il un village très pittoresque, en empruntant une jolie route. Mais nous le trouvons caché dans le brouillard, et l'ambiance est plutôt tristounette. Sous le soleil, et avec quelques touristes, ça doit être plus gai !
Nous nous dirigeons ensuite jusqu'au fond du Varangerfjord où nous mangeons sur le pouce dans une station d'essence, pour repartir vers l'est du côté nord du même fjord, et nous nous arrêtons à Vestre Jakobselv où nous plantons la tente dans un camping. La météo a été changeante, en allant du grand ciel bleu aux zones sous la brume, surtout près des côtes. Mais la journée a été globalement belle.

Frais de la journée :
Essence : 32 €
Nourriture : 28 €
Camping : 22 €

Total : 82 €

A droite de la rivière, la Russie


La chapelle Oscar II à Grense Jakobselv


Vieux bateau au bord du Varangerfjord



Lundi 10 juin

Vestre Jakobselv - Ifjord par la route touristique nationale de Varanger , 425 Km.

Le but principal de la journée est de faire la route touristique nationale de Varanger entre Vestre Jakobselv et Hamningberg qui longe la côte nord du fjord de Varanger. Nous passons à côté de plusieurs petits villages et de bourgades plus grandes comme Vadsø et Vardø. La côte est plutôt sauvage, le vent qui souffle et le ciel plutôt gris rajoutent une touche de sévérité. Devant de nombreuses maisons sont garées des moto-neige, en hiver ça doit être le moyen de transport principal ici.
La route plutôt large jusqu'à Vardø se rétrécit après, tout en restant en très bon état. C'est sans conteste le morceau entre Vardø et Hemninberg qui est le plus beau et le plus sauvage. A gauche de nous, un univers rocailleux, avec des strates de roches déchiquetées qui s'élèvent parfois à la verticale, et à droite la mer qui vient mourir contre les rochers, c'est grandiose.
Puis nous arrivons au bout de la route à Hamninberg, ancien village de pècheurs autrefois délaissé, mais qui revient doucement à la vie, avec de jolies maisons de couleur.
La route étant en cul de sac, il faut la refaire dans l'autre sens, ce qui offre à nouveau des vues différentes. Nous repassons à Vestre Jakobselv où nous avions campé, il se met à pleuvoir quelques kilomètres après. Nous continuons la route vers l'ouest pour nous diriger tout doucement vers le Cap Nord. La pluie s'arrête après 50 Km, mais il fait frais, d'autant plus que la route se met à monter et passe par un col de 340 m où il y a encore pas mal de neige. A ces lattitudes les 340 m se ressentent comme 2000 mètres dans les Alpes. En redescendant , nous nous arrêtons à Ifjord où nous prenons une hytte pour la nuit, avec chauffage. C'est un peu rustique, mais l'endroit est sympa, à côté de la hytte coule une rivière, le chauffage est bien agréable, mmhhhh !

Frais de la journée :
Essence : 35 €
Nourriture : 24 €
Camping (hytte) : 35 €
Divers (ruban adhésif) : 14 €

Total : 108 €

A Skalelv


Quelque part entre Vardø et Hamningberg


Sur la route 98 en allant vers Ifjord



Mardi 11 juin
Ifjord - Skarsvåg (Cap Nord), 335 Km.

Nous démarrons sous un ciel bleu, et il fait meilleur qu'hier.
Le but de la journée est d'arriver sur l'île du Cap Nord, et suivant l'heure y aller.
En fait, nous ne voulons pas d'aller au Cap Nord touristique avec son globe, mais au Knivskjelodden, une langue rocheuse quelques kilomètres à l'ouest du Cap Nord qui se trouve encore 1,5 Km plus au nord !

Nous roulons d'abord au bord du Laksefjorden, avec de belles vues sur la mer.
Puis nous passons un peu à l'intérieur des terres dans un paysage valloné composé de forêts et de lacs, la route serpentant nonchalemment là-dedans. Tout cela dégage une grande impression de sérénité, et ce ne sont pas les rares véhicules croisés qui y changent quelque chose.
Enfin, nous retrouvons le bras de mer de Porsanger que nous remontons par l'ouest sur la très belle route E69 jusqu'à l'île du Cap Nord maintenant accessible par un tunnel (gratuit depuis juin 2012).
Il y a des zones assez virageuses, bien sympas à moto !
Le temps s'est couvert mais ce n'est pas catastrophique. Nous arrivons vers 15h30 au village de Skarsvåg, qui héberge le port de pèche le plus septentrional du monde, où nous prenons une hytte, histoire de pouvoir laisser nos affaires pour aller au Knivskjelodden et d'avoir un toit sur la tête en revenant après 18 Km de marche.
Le Knivskjelodden est accessible par un sentier de 9 Km balisé par des cairn dont le départ se fait sur un petit parking du côté gauche de la route menant au Cap Nord, environ 4 Km avant.
Une petite carte extraite de ce site pour vous montrer comment y arriver :

En cas de brouillard, je déconseillerait fortement la balade, sans voir les cairn on aura vite fait de se perdre et de SE METTRE EN DANGER, à moins d'être équipé d'un GPS.
Pour info j'avais sur mon smartphone un logiciel GPS utilisant la cartographie "OpenStreetMap", le sentier y figure !
Nous prenons la moto pour faire les 10 Km nous séparant du début du sentier et commençons la marche vers 17h30, pour arriver au Knivskjelodden vers 20h45.
Le temps de manger un peu, de mettre nos noms dans le livre d'or et d'admirer le paysage avec au fond le rocher du Cap Nord, il faut revenir par le même chemin. Il y a pas mal de nuages, on voit de temps en temps une averse au loin, mais nous avons de la chance, nous restons au sec... jusqu'au moment où nous revenons à la moto, où une brève averse de neige nous accueille. Il est 1h du matin et il fait jour !
Nous avons croisé en tout une dizaine de personnes pendant la balade, dont une famille de Savoie, avec laquelle on s'est d'abord entretenu en anglais avant de remarquer que nous étions tous Français !
Nous n'aurons pas vu le soleil de minuit ici, tant pis, mais les paysages sont quand même somptueux et les rayons du soleil jouant dans les nuages c'est très beau aussi. Nous retournons à notre hytte et prenons une douche bien méritée, bien fatigués par cette journée, mais heureux.

Frais de la journée :
Essence : 40 €
Nourriture : 31 €
Camping (hytte) : 53 €
Divers (mug à café Statoil) : 28 €

Total : 152 €

Au bord du Laksefjorden


Au Knivskjelodden, au fond le rocher du Cap Nord


En revenant du Knivskjelodden



Mercredi 12 juin
Skarsvåg (Cap Nord) - Langfjordbotn, 326 Km.

Vu la "nuit" dernière très courte, nous prenons notre temps au réveil et quittons notre hytte à Skarsvåg seulement vers 11h30. Nous n'avons pas de but précis, à part commencer à descendre vers le sud.
Le temps est majoritairement couvert, avec de temps en temps du soleil et de petites averses.
Après avoir repris la même route qu'hier en sens inverse jusqu'à Olderfjord, nous bifurquons la route E6, axe principal de la région, en direction d'Alta.
Nous passons successivement plusieurs région en "altitude" (400 mètres) où il fait frais et où reste pas mal de neige. De longues lignes droite alternent avec des tronçons plus viroleux, forêts, rivières et lacs se suivent.
Nous finissons par arriver au bord du Altafjorden, sans nous arrêter à Alta dont la traversée truffée de giratoires et de feux nous rappelle la civilisation. Toujours au bord de l'Altafjorden, nous remontons un peu vers le nord, puis la route fait presque demi-tour pour se diriger vers le sud-ouest le long du beau Langfjorden.
Au fond du fjord, à Langfjordbotn (botn = fond, à rapprocher de l'anglais bottom), nous louons une hytte pour la nuit.

Frais de la journée :
Nourriture : 6 €
Camping (hytte) : 42 €

Total : 48 €

Route près d'Alta


Le joli Langfjorden



Jeudi 13 juin
Langfjordbotn - Sand (Senja), 327 Km.

Ce matin le temps est superbe, grand ciel bleu et températures agréables. Nous allons essayer d'atteindre l'île de Senja à l'ouest de Tromsø, qui vaut le détour, d'après un ami motard qui y est passé. On y trouve d'ailleurs l'une des routes touristiques nationales du pays.
En quittant le camping, nous faisons un petit détour vers le Jøkelfjorden au fond duquel une langue du glacier Øksfordjøkelen se jette dans la mer.
Enfin pas tout à fait, ici aussi le réchauffement climatique fait rétrécir les glaciers.
La E6 est très belle dans ce coin, soit on longe des fjords, soit on joue à saute-mouton entre ceux-ci.
Chaque sortie de virage offre de nouvelles perspectives, et il faut se forcer pour ne pas trop s'arrêter !
Près de Gildetun, la route grimpe et offre un panorama sublime  sur le fjord de Kvænangen.
Nous continuons à longer des fjords jusqu'à Olderdalen, où nous montons sur le bac vers Lyngseidet, où une statue géante du père Noël nous accueille !
Un deuxième bac nous emmène de Svensby à Breivikeidet.
Nous approchons de Tromsø, comme pour toutes les grandes villes, la circulation se densifie et les limitations de vitesse baissent.
A Tromsø, après un arrêt photo à côté de la cathédrale arctique, nous traversons le pont sous lequel nous sommes passés en bateau il y a une semaine.
Nous galérons un peu pour trouver la sortie de la ville vers l'ouest puis nous longeons la belle route 858 au bord du Straumsfjorden.
Un troisième bac entre Brensholmen et Botnhamn nous même sur l'île de Senja. Il est déjà 20h, et vu que le beau temps a l'air de vouloir se maintenir, nous décidons de trouver un endroit pour faire du camping sauvage.
C'est ainsi que nous finissons dans une petite prairie à côté d'une plage de sable blanc magnifique, l'endroit restera l'un de nos plus beaux souvenirs du voyage !
Vers 0h45 je me lève pour admirer le soleil de minuit, et je me demande quand les oiseaux dorment en cette saison, il sont actifs 24h sur 24.

Frais de la journée :
Essence : 43 €
Nourriture : 18 €
3 bacs : 56 €

Total : 117 €

Morues séchant au bord d'un fjord


Panorama près de Gidetun


La cathédrale arctique à Tromsø


Camping sauvage sur l'île de Senja



Vendredi 14 juin
Sand (Senja) - Harstad (îles Lofoten), 498 Km.


Il fait chaud dans la tente car le soleil a brillé toute la nuit.
Nous plions la tente puis prenons le petit déjeuner.
A un moment je vois bouger quelque chose dans l'herbe haute, quand je m'approche ça s'arrête, on dirait un hérisson. En fait c'est un petit lapin dont le poil imite à s'y méprendre l'apparence des piquants du hérisson. Et d'ailleurs le lapin se comporte exactement pareil, quand je m'approche, il se met en boule, couche les oreilles et ne bouge plus. On l'aurait bien emmené avec nous tant il était mignon, mais il est mieux là je pense.
Nous commençons notre visite de Senja sur la route touristique qui longe la côte ouest, les paysages vont de paisibles prairies à des montagnes acérées qui entourent de beaux fjords.
Il y a plein de petits ports de pêche, c'est vrai, Senja est magnifique.
Comme sur la plupart des routes touristiques nationales, il y a des aires de repos avec des construction "design" (passerelle en bois, balcon en bois et métal au-dessus du vide).
Nous roulons jusqu'à Gryllefjord où il est possible de prendre un bac vers l'île d'Andoya, mais vu le prix de celui-ci, nous décidons de rebrousser chemin et de ralier les îles Lofoten par le continent. Nous nous dirigeond donc vers Finnsnes, où Senja est reliée au continent par un pont. Déjà avant Finnsnes, nous voyons que le ciel est tout gris là où nous allons, et effectivement il commence à pleuvoir 50Km plus loin.
Bientôt Senja sous un soleil radieux n'est plus qu'un souvenir, les paysages sont bouchés, les couleurs vont du gris clair au gris foncé. Nous avançons en direction des îles Lofoten, notre prochain but, sans trop nous arrêter, vu qu'on ne voit pas grand'chose. Je décide d'aller au camping de Harstad, la pluie s'arrête une vingtaine de Km avant, et la route est sèche, il n'a pas plu ici !
Le camping à Harstad n'est pas très joli, et vu le prix demandé pour une hytte, nous revenons en arrière pour aller à un camping qui d'après notre carte se trouve environ 25 Km au sud à Soltun.
La pluie reprend à l'endroit précis où elle s'était arrêtée. Les 60 prochains kilomètres se passeront à chercher ce !§@]*x~# de camping que nous ne trouverons jamais. Plutôt énervé, je retourne au camping de Harstad (la limite pluie-sec n'a pas bougé !) où nous prendrons quand même une hytte.
Sur la route nous demandons dans un motel le prix d'une chambre pour deux : 180 €, non merci !

Cette journée a vraiment été spéciale, entre la matinée merveilleuse sous le soleil à Senja et l'après-midi pluvieux, quel contraste. Mais c'est aussi ça, la Norvège.

Frais de la journée :
Essence : 32 €
Nourriture : 18 €
Camping (hytte) : 63 €

Total : 113 €

Soleil de minuit à Senja


A Senja, près de Mefjordbotn

A Senja, au bord du Steinfjorden


A Senja, point de vue au-dessus du Bergsfjorden



Samedi 15 juin
Harstad - Gullesfjordbotn avec visite de l'île d'Andøya, 384 Km.



Le but du jour est la visite de l'île d'Andoya.
Il ne pleut pas au réveil à Harstad, le ciel est variable, et beaucoup moins menaçant qu'hier.
Nous partons en direction du sud en longeant des bras de mer jusqu'à Lødingen.
Nous sommes sur les îles Lofoten, mais ce n'est pas la partie la plus intéressante, quoique les paysages sont très jolis.
A Lødingen, nous remontons vers le nord en passant par l'intérieur des terres avant de retrouver la mer.
Nous atteignons Andøya au niveau de Risøyhamn, et montons vers Andenes tout au nord par la côte ouest.
Andøya a un aspect moins sauvage que Senja, mais la côte ouest n'en est pas pour autant monotone.
A gauche de nous la mer, tantôt avec des plages de sable blanc, tantôt avec des rochers, et à droite une crête montagneuse parallèle à la côte donnent un joli cachet à l'île.
Le retour d'Andenes vers Risøyhamn par la côte est est plus "monotone", mais cela reste très joli.
S'il fallait choisir entre l'île de Senja et celle d'Andøya, aucune hésitation, c'est Senja !
Après Risøyhamn, nous revenons par la même route par laquelles nous sommes passés ce matin.
J'aimerai m'arrêter à Gullesfjordbotn, où j'ai repéré un camping ce matin, qui a l'avantage d'être bien placé.
En effet demain nous voulons faire le "tour" des îles Lofoten, et ce camping serait aussi un bon point de chute à la fin de ce tour.
A Sortland, comme la météo a l'air sympa, j'en profite pour passer ma moto au jet dans une station, vu qu'elle a déjà amassé pas mal de crasse.
Quelques kilomètres plus loin, à la sortie d'un tunnel, il se met à pleuvoter, c'était bien la peine de nettoyer la moto !
Heureusement, c'est très léger et la route reste presque sèche jusqu'à Gullesfjordbotn.
Arrivé au camping, vu la météo humide, nous préférons louer une hytte mais à 500 NOK (70 € la nuit) cela fait cher, comparativement à la nuit sous tente qui est à 14 €.
Le gérant du camping a l'air sympa et dans la discussion je commence à gentiment marchander, en lui disant que 70 € pour une hytte c'est quand même cher, surtout que j'ai prévu de rester deux nuits, et que dans ce cas on allait peut-être planter la tente, auquel cas il ne gagnerait que 14 € par nuit...
Mon argumentation fonctionne, la hytte passe soudainement de 70 à 42 € la nuit !
Il faut dire que le camping est loin d'être plein...
Content de cette offre (je ne m'attendais pas à tant), nous prenons la hytte, qui s'avèrera être la plus belle de tout le voyage.
Bizarrement, lorsque nous repartirons, nous payerons en liquide, sans facture...
Mais l'essentiel est que chacun y ait trouvé son compte !

Frais de la journée :
Essence : 41 €
Nourriture : 33 €
Camping (hytte) : 42 €
Lavage moto : 4 €

Total : 120 €

La côte ouest sur l'ile d'Andøya


La côte ouest sur l'ile d'Andøya


Sur la côte est d'Andøya, l'église octogonale de Dverberg



Dimanche 16 juin
Les îles Lofoten, 500 Km.


Aujourd'hui nous comptons aller jusqu'à Å tout au sud-ouest des Lofoten.
Il n'y a qu'une route principale qui traverse les îles, la E10, mais il y a par endroit des petites routes qui permettent de faire des boucles sympathiques.
C'est ainsi qu'à Fiskebøl nous tournons à droite pour passer par un morceau de la côte nord. Nous retournons sur la E10 avant Svolvær, la capitale des Lofoten. Le port est joli, mais la ville en elle-même, bof...
Quelques kilomètres plus loin à Kabelvåg, se trouve la "cathédrale des Lofoten", en fait une grande église toute en bois. Visite payante.
Encore un peu plus loin, une jolie route passant entre de gros rochers permet de rejoindre Henningsvær, très joli village construit tout en longueur autour de son port dans un bras de mer. A ne pas rater !
Nous continuons en prenant bientôt la route 815 vers Leknes après un pont.
C'est après que se trouve la plus belle partie des Lofoten. Les villages de Hamnøy, Reine, Moskenes et Å, avec leurs maisons sur pilotis coincées entre la mer et les montagnes avoisinantes sont comme des cartes postales.
D'ailleurs ça doit être plein de monde en juillet et août, vu le nombre de restaurants et locations qu'il y a. Mais là en juin c'est calme.
Après la visite de Å,  nous rebroussons chemin.
Lors d'une pose photo, je vois un truc brillant dans mon pneu arrière, c'est un beau clou qui s'est planté là. Je vérifie tout de suite la pression du pneu qui est encore bonne, et bien que j'ai des mèches pour réparer les crevaisons, je préfère laisser le clou et continuer comme ça.
En effet ça m'est arrivé déjà 3 fois dans ma vie de motard de devoir mettre une mèche, et une fois ça n'a pas marché. Alors plutôt que de risquer de me retrouver avec un pneu à changer, je décide de surveiller régulièrement la pression du pneu.
En fait le clou nous fera perdre environ 0,5 bars par jour, et nous finirons le voyage en regonflant le pneu une fois par jour à une station.
Pour l'anecdote, de retour à la maison, j'ai mis une mèche, et ça a marché !
A Svolvear, nous voyons partir le bateau "Nordnorge" des Hurtigruten, il y a deux semaines c'est nous qui étions sur un bateau identique.
Nous savons que le bateau va remonter le chenal du Raftsund, nous décidons de l'attendre sur le pont qui enjambe le bout du Raftsund.
Chemin faisant nous croisons par hasard le yacht de la famille royale norvégienne, escorté par un bateau de la marine, que nous avions déjà vu ancré dans une baie lors de notre croisière sur le "Polarlys".
Puis nous attendons le "Nordnorge" sur le pont, où il passe vers 0h45. Il fait jour, et on voit le soleil pointer son nez sous les nuages. C'est très beau.
Encore une trentaine de kilomètres et nous retrouvons notre hytte dans le camping de Gullesfjordbotn, où nous attend une nuit (enfin, façon de parler) réparatrice.
Le temps de la journée a été plutôt gris, avec assez peu de soleil, par contre le ciel était bleu au nord et au sud des Lofoten toute la journée. Grrr...

Frais de la journée :
Essence : 41 €
Nourriture : 18 €
Camping (hytte) : 42 €

Total : 101 €

Petit port près de Sildpollen


Sur la route vers Henningsvær


A Henningsvær


Moskenes


Le "Nordnorge" sortant du chenal du Raftsund, il est 0h45 !



Lundi 17 juin
Gullesfjorden - Reipå, 377 Km.


Ce matin, il fait toujours gris mais sec.
Nous quittons notre belle hytte à Gullesfjordbotn pour ralier Lødingen, où nous trenons le ferry vers Bognes.
Déjà sur le ferry nous voyons que sur le continent il pleut, nous enfilons donc nos habits de pluie avant même d'avoir débarqué. Et effectivement, quelques minutes après le débarquement  il se met à pleuvoir.
Ça dure une cinquantaine de kilomètres, ensuite le temps change et le ciel bleu remplace progressivement les nuages. Nous sommes sur la E6, la route principale qui traverse la Norvège, ce n'est pas vraiment grandiose, mais de toute façon à cet endroit c'est le seul choix.
A Fauske, nous bifurquons vers Bodø, mais avant d'y arriver nous prenons à gauche la belle route 17 qui longe la mer et est entrecoupée par plusieurs traversées en bac.
Cette route fait aussi partie des routes touristiques nationales, et est à privilégier à la E6.
Nous traversons le Saltstraumen, un étroit passage derrière lequel se trouve un grand fjord.
A cet endroit, à chaque changement de marée se forme un intense courant pouvant atteindre 40 Kmh, qui soit "remplit" ou "vide" le fjord.
Nous poursuivons, à notre gauche des montagnes couvertes de forêt, à notre droite des fjords, des îles, c'est beau.
Nous faisons un petit crochet sur une route en cul de sac se dirigeant vers les villages de Forstranda et Valle. La route passe par un minuscule tunnel, en en sortant nous voyons au-dessus de nos têtes une immense antenne, faite de câbles tendus à une hauteur vertigineuse entre deux montagnes. En fait une antenne de l'OTAN.
Vers le soir, le temps se couvre à nouveau, et nous décidons de planter la tente dans le camping de Reipå. Vers 1h, je me réveille, il y a un mélange de soleil et de nuages, je décide de prendre la moto (ma femme me prends pour un fou) et de revenir une dizaine de kilomètres avant le camping, où la route longe la mer. Et j'ai droit au beau spectacle du soleil rasant la mer et jouant à cache cache avec les nuages. En retournant au camping, j'essuie une petite averse qui s'arrêtera avant d'arriver.
Il y aura encore un peu de pluie cette "nuit", mais le matin la tente a séché et nous pouvons l'emballer au sec.

Frais de la journée :
Essence : 40 €
Nourriture : 17 €
Camping : 21 €
Ferry : 23 €

Total : 101 €

Sur la E17 au niveau du Saltstraumen


Sur la petite impasse menant à Forstranda


Soleil de minuit près de Grimstad



Mardi 18 juin
Reipå - Flostrand, 172 Km.


L'étape d'aujourd'hui sera assez courte.
Nous démarrons au sec, mais il a plu cette nuit, les routes sont par endroit mouillées.
Au camping, le proprio m'a montré sur une carte tout ce qu'il y avait à voir dans le coin, et il m'a parlé d'un escalier de1127 marches à flanc de montagne près d'un téléphérique désafecté, à Glomfjord, le "Rallarløypa".
Comme c'est le genre de truc que j'aime bien et que c'est quasimment sur la route prévue, je m'y arrête, et je fais la montée, sans ma moitié qui a le vertige.
Très sympa !
Je démarre avec le blouson de moto, mais au fur et à mesure que je monte j'enlève des couches pour me retrouver en T-shirt et trempé de sueur en haut !
Une fois redescendu, et toujours sur les conseils du patron du camping, nous continuons sur la petite route où nous sommes vers un lac de barrage, le Storglomvatnet. Ce lac, avec l'immense glacier du Svartvestisen juste à côté forme le plus grand complexe de production hydro-électrique de Norvège.
Il est déjà 13 h quand nous quittons la petite route.
Après un monotone tunnel de 7 Km, la route 17 longe à nouveau des fjord, ilfait gris et de petites averses viennent nous embêter.
Nous voici bientôt arrivés au premier bac de la journée, entre Forøy et Ågskaret, le temps commence à s'améliorer.
A partir de maintenant, il y aura régulièrement des bacs sur la route 17.
Un conseil : dans chaque bac on trouve une brochure avec les horaires de ces bacs sur la route 17, prenez-en une, cela vous dira combien de temps vous avez pour arriver au prochain bac sans le voir partir sous votre nez !
La route 17 est belle, et longe souvent des fjords.
A Jektvik nous prenons le bac vers Kilboghamn, sur lequel nous franchirons le cercle polaire. Snif...
Nous avons adoré toute la région au nord du cercle polaire, et le laisser derrière nous sent déjà un peu comme la fin d'un voyage...
Mais il fait beau, les paysages sont magnifiques, la route longe la mer, etpar endroit se dressent des montagnes approchant les 1000 mètres. C'est beau...
Le soir approche doucement, et vu que la météo a l'air de "tenir" nous prenons le risque de faire du camping sauvage près de Flostrand, au bord d'un fjord. Et c'est dans ce beau cadre que nous sombrons dans les bras de Morphée...

Frais de la journée :
Nourriture : 30 €
2 bacs : 30 €

Total : 60 €


L'escalier de "Rallarløypa"


Sur le bac Jektvik-Kilboghamn


Camping sauvage au bord d'un fjord



Mercredi 19 juin
Flostrand - Kjelleidet, 267 Km.

Nous nous levons sous un ciel voilé, le temps de plier la tente et de prendre le petit déjeuner et nous voilà repartis sur la route 17. Aujourd'hui, pas moins de 4 bacs au programme.
Au fur et à mesure que nous avançons vers le sud, la nature se fait de moins en moins sauvage, les montagnes cèdent la place à des collines, avec un paysage de forêts et prairies et beaucoup de fermes. Il n'y aurait pas les traversées en bac et le bord de la mer, se serait un paysage banal de France.
Le temps devient de plus en plus couvert, mais il ne pleut pas.
Près de Brønnøysund, se trouve le rocher de Torghatten, avec la particularité d'être transpercé d'un immense trou, nous y passons pour le visiter, la vue sur la mer et les îles de l'intérieur du trou est originale !
Nous avons pas mal traîné, et en consultant l'horaire du dernier bac de la journée, de Vennesund à Holm, nous nous apercevons qu'il va falloir "carburer" pour y arriver, sous peine de devoir attendre 2 heures.
Les 40 kilomètre après Brønnøysund se passeront donc à des vitesses "répréhensibles".
21 kilomètres après Holm, au croisement des routes 17 et 802, nous plantons la tente dans un petit camping sans grand confort (pas de cuisin commune) mais avec les douches gratuites et qui pour 100 NOK sera le moins cher du périple.
Nous nous dépêchons de planter la tente et de manger, car le ciel est devenu menaçant, et effectivement vers 22 h il se met à pleuvoir copieusement.

Frais de la journée :
Essence : 37 €
Nourriture : 17 €
4 bacs : 54 €
Camping : 14 €

Total : 122 €

Vue près du Petter Dass museum


Entre Brønnøysund et le Torghatten


Dans le trou du Torghatten



Jeudi 20 juin
Kjelleidet - Hemna, 397 Km.

Il a plu une grande partie de la nuit, mais ça s'est arrêté à 4 h.
Le ciel est très couvert, mais nous pouvons emballer la tente, quasimment sèche, et prendre le petit déjeuner sans nous faire mouiller, heureusement vu que dans ce camping il n'y avait pas de salle commune.
La pluie reprend faiblement dès le petit déjeuner fini, et les premiers 100 Km de l journée se passeront sous de faibles averses et une route mouillée. Le temps s'éclaircit près de Namsos, où nous nous ârretons à la bibliothèque pour commander notre billet de retour pour le ferry Norvège-Danemark.
Après Namsos nous continuons vers le sud par la route 17 puis vers le sud-ouest par la route 720.
Le temps reste gris, avec quelques apparitions du soleil, mais la route est plutôt monotone, il n'y a plus de  montagnes et même l'habitat n'est pas vraiment dépaysant.
Nous prenons le bac Rørvik-Flakk qui nous débarque près de Trondheim que nous avons visité à l'aller lors d'une escale. Nous continuons donc sans nous arrêter vers l'ouest jusqu'au camping de Hemna, à côté de Kyrksæterøra, où nous plantons la tente.
Le camping dispose d'une de ces petites cabanes octogonales avec un foyer au centre qu'on voit partout en Norvège, et nous y mangerons et passerons la soirée au "coin du feu", même si celui-ci est au centre.
Les murs sont couverts de photos de pècheurs avec des prises de fort beau gabarit, la Norvège semble vraiment être une destination de choix pour eux.
Cette journée a été la plus monotone depuis le début du voyage (je ne compte pas la traversée de l'Allemagne), les paysages (peut-être à cause du temps plutôt gris) ne nous ayant pas vraiment marqués.

Frais de la journée :
Nourriture : 19 €
2 bacs : 25 €
Camping : 21 €
Réservation du ferry Norvège - Danemark : 74 €

Total : 139 €

Sur le pont enjambant le Nordsund


Le sympathique chalet dans le camping de Hemna



Vendredi 21 juin
Hemna - Bud, 205 Km.


Ce matin il y a du soleil voilé, et pas le moindre vent. Les fjords que nous longeons ressemblent à des miroirs, et les paysages redeviennent à nouveau plus intéressants qu'hier.
Nous avons prévu de visiter Kristiansund qui d'après des touristes avec lesquels nous avons discuté au camping est plutôt jolie.
L'accès par le sud se fait par un tunnel passant sous un fjord.
Au fur et à mesure que nous approchons de la ville, le ciel s'assombrit, et il commence à pleuvoir 5 Km avant d'arriver.
Nous décidons de quand même faire un tour dans le centre près du port. Kristiansund est construite sur plusieurs îles, par beau temps ça doit être mignon, bien que là aussi une partie des immeubles est plutôt moche.
Nous passons par hasard près de la bibliothèque, nous en profitons pour consulter la météo, parce que là ça fait quand même 2 jours que ça se dégrade. Verdict : temps à ne pas sortir un chien prévu aujourd'hui et demain, et les jours suivants devraient aussi être arrosés, au moins partiellement. Bon...
Nous faisant les courses dans une supérette de la ville et mangeons juste à côté sur le trottoir, au sec sous une avancée. Pas très poétique...
Après Kristiansund nous avons prévu de faire le "Atlanterhavsveien", une route construite sur la mer, faisant aussi partie des routes touristiques nationales.
Nous quittons Kristiansund par l'ouest, à nouveau par un tunnel passant sous la mer, et ô surprise, tombons sur des guérites de péage à la sortie du tunnel. Et hop 94 NOK (13 €) de moins dans le porte-feuille.
La route longe d'abord la côte, il pleut toujours je commence à me demander si on ne ferait pas mieux de s'arrêter dans un camping tout de suite.
Mais ensuite la pluie faiblit, et nous continuons.
En fait la partie intéressante de l'Atlanterhavsveien, là ou plusieurs ponts font la nique à la mer, bien que jolie, est très courte, et on est un peu déçus.
Au moins il ne pleut plus, ce qui nous permet de nous arrêter sur les multiples aires prévues pour cela.
La route qui longe ensuite la mer vers l'ouest  offre de belles vues sur de nombreuses petites îles et de petits ports.
Arrivés au village de Bud, il se remet à pleuvoir, et nous décidons d'y prendre une hytte dans un camping.
Nous avons dans l'idée d'y passer la journée de demain, vu que la météo prévoit beaucoup de pluie. Cela nous permettra aussi un peu de souffler, la route à moto depuis une douzaine de jours ça fatigue quand même.
Dans la soirée la hytte à côté de nous accueille un motard, et ô miracle, il s'agit d'un motard français, le premier du voyage que nous voyons, et aussi le dernier d'ailleurs !
Nous avons rencontré des centaines de motards allemands, beaucoup de hollandais et d'anglais, des scandinaves aussi bien sûr, même quelques italiens, polonais et espagnols, mais où sont donc les motards français ???
Nous passons une partie de la soirée avec lui (coucou Roger, si tu nous lis...), je fournis les cacahuètes, lui le calva !

Frais de la journée :
Essence : 37 €
Nourriture : 20 €
Péages : 13 €
Camping (hytte) : 56 €

Total : 126 €

Petit port près de Haukvik dans le Vinjefjorden


A Kristiansund


Une partie du Atlanterhavsveien


Petit port non loin de Bud



Samedi 22 juin
Journée de relâche à Bud, 7 Km à pieds.


Les prévisions météo d'hier se réalisent, il pleut sans arrêt, et nous décidons donc de rester sur place aujourd'hui.
Grasse matinée et lavage de linge sont au programme. Nous faisons les courses dans la supérette du village et achetons du saumon qu'on se fait cuire à midi. Excellent !
Vers 14h la pluie s'arrête et nous décidons de faire le tour du village à pieds.
Il y a des vestiges de la deuxième guerre mondiale, et surtout un joli sentier côtier qui permet de longer le village au plus près de  la côte très échancrée. Nous sommes très agréablement surpris tant c'est joli, bateaux qui mouillent et cabanes de pècheurs se succèdent, mon appareil photo mitraille.
Le temps pour demain devrait être meilleur, ce ne serait pas plus mal, car au programme il y a le Trollstigveien et le Geirangerfjord.

Frais de la journée :
Nourriture : 30 €
Camping (hytte) : 56 €

Total : 86 €






Dimanche 23 juin
Bud - Bismo, 290 Km.


La météo avait prévu un temps meilleur, mais il y a eu des averse cette nuit, et il pleut depuis 7 heures du matin sans discontinuer, avec un ciel bouché.
Bon, il faut quand même partir...
La pluie s'arrête au moment même où nous quittons le camping, et au fur et à mesure que nous avançons les nuages se déchirent et laissent apparaître du ciel bleu, puis la route finit par être sèche !
Les premiers kilomètres jusqu'à Molde se font dans un paysage valonné mais ensuite cela change très vite, sur la route 64 de hautes montagnes se jettant dans les fjords apparaissent, jouant à cache-cache avec les bancs de nuage bas. Superbe.
Ouf, car ce matin on ne s'attendait pas à ce spectacle !
Après Andalsnes nous bifurquons vers la route 63 en direction du Trollstigveien, le "sentier des Trolls".
Nous pénétrons dans la vallée aux formes arrondies caractéristique des anciens lits de glaciers, pour atteindre au fond la fameuse route à lacets qui serpente vers le haut.
Brusquemment, nous sommes au bout de la montée, et le terrain redevient plat.
Le Trollstigveien faisant partie des routes touristiques nationales, là aussi un effort particulier a été fait sur l'architecture du parking et des structures touristiques, sous forme d'un bâtiment design et de plateformes d'observation aux formes futuristes perchées au-dessus du vide.
Il y a des bancs de nuage et la vue est par moment bouchées, mais le Trollstigveien est très rarement complètement dépourvu de nébulosité.
Après avoir visité l'endroit, nous continuons sur la route, le premier kilomètre dans un brouillard assez dense (en fait nous sommes dans un nuage) et puis au détour d'un virage hop ! le brouillard disparaît et la vue dégagée nous offre un beau panorama sur une vallée d'altitude entourée de hauts sommets.
Nous déjeunons au soleil et dans la chaleur, jamais ce matin nous ne sous serions attendu à cela !
La route descend ensuite graduellement vers le Norddalfsjorden, avant d'y arriver nous nous arrêtons au Gudbrandsjuvet, où une rivière se précipite dans des gorges étroites. Là aussi le point de vue est aménagé de façon originale.
Nous prenons le bac Linge-Eidsdal pour remonter à 624 mètres d'altitude, avant de replonger vers le fjord de Geiranger.
Dans un virage à gauche se trouve un parking avec un superbe point de vue sur le fjord, et même si on est un peu blasé par tout le battage fait autour de Geiranger et son fjord, la vue sur le méandre que le fjord fait à cet endroit est magnifique, surtout avec ce beau temps.
Nous sommes à Geiranger quelques minutes plus tard, mais ne nous arrêtons même pas, c'est blindé d'hôtels plus gros les uns que les autres, et puis il fait trop chaud !
La route remonte dans la montagne vers le sud, il y a de beaux virages à motards, et là aussi un point de vue très joli, où on voit au fond la route par laquelle nous sommes descendus.
Nous continuons à grimper, et quelques minutes plus tard nous nous retrouvons à plus de 1000 m au bord du Djupvatnet ou flottent encore des morceaux de glace. La température a sensiblement chuté, c'est chaque fois étonnant comme le climat change rapidement avec l'altitude dans ce pays.
Nous prenons la route 15 plutôt monotone vers le sud-ouest et la quittons bien vite vers l'est pour la route 258, qui était autrefois la seule route de passage. La route monte à 1139 mètres, il y a une toute petite station de sports d'hiver là-haut, avec encore des skieurs !
La route 258 se transforme ensuite en piste, très roulante,  en traversant de beaux paysages avec plusieurs lacs encore partiellement couverts de glace. Il y a des myrtillent qui poussent là, hélas pas encore mures en cette saison. Frustré est le gourmand en moi !
Nous rejoignons la route 15 à Grotli, et comme nous voulons faire un petit crochet vers l'intérieur du pays, nous continuons vers l'est, jusqu'au village de Bismo, où nous louons une hytte, car le ciel se couvre de plus en plus.
Le camping est original, il y a une collection de vieux tracteurs à l'entrée.
Ce fut une très belle journée, inespérée même, vu la météo de ce matin !

Frais de la journée :
Essence : 39 €
Nourriture : 6 €
2 bacs : 21 €
Camping (hytte) : 42 €

Total : 108 €

Le Isfjorden en face d'Andalsnes


Dans la montée du Trollstigveien


Après le Trollstigveien


Vue sur le Geirangerfjord


Le Langevatnet au bord de la route 258


  Au camping à Bismo



Lundi 24 juin
Bismo - Vike, 369 Km.


Il a plu par moment cette nuit, et une averse nous tombe dessus juste au moment de partir.
Nous enfilons donc nos affaires de pluie, mais ça ne dure que 5 mn, et peu après la route est à nouveau sèche.
Nous nous arrêtons pour voir la jolie stavkirke de Skjåk, puis arrivons à Lom où nous tournons à droite vers la route 55 qui monte doucement vers la chaîne montagneuse du Sognefjell, où se trouve le Galdhøpiggen avec ses 2469 mètres, point cuminant de la Norvège.
Les prairies et arbres cèdent bientôt la place à de la montagne, des plaques de neige apparaissent. Il se met à pleuvoir, juste le temps d'enfiler les combinaisons de pluie et ça s'arrête à nouveau 10 mn après... Ah la météo norvégienne !
La route grimpe toujours et nous finissons par atteindre le Fantesteinen, plus haut col routier d'Europe du nord avec ses 1434 m.
Ça paraît ridicule comparé aux cols des Alpes, mais il y a plein de neige au bord de la route et des skieurs !!
En tout cas c'est très beau, au fond de hauts sommets apparaissent et disparaissent au gré des nuages.
Après le col, en toute logique, la route se met à descendre, les paysages deviennent à nouveau verdoyants, et en 37 Km nous passons de 1434 m au niveau de la mer.
Nous arrivons à Hauge, au fond du Sognefjorden, plus long fjord d'Europe. D'ici, il reste 204 Km jusqu'à la mer !
Nous continuons de rouler sur la route 55, qui longe le fjord la plus grande partie du temps, offrant de belles vues. A Hella, il faut prendre un bac jusqu'à Dragsvik où nous quittons la route 55 pour prendre la route 13 vers le nord. C'est encore l'une des routes touristiques nationales, et elle mérite effectivement le détour.
Bientôt elle se met à grimper et nous mène dans une région très sauvage avec plein de cascades.
Nous quittons la route 13 pour la 610, où le temps se bouche de plus en plus; Il se met bientôt à pleuvoir, de façon plus continue cette fois.
Nous prenons la route E39 vers le sud, pas très intéressante, surtout par ce temps. A Lavik, nous prenons le bac vers Ytre, c'est le premier bac du voyage où il pleut pendant la traversée et où je reste à l'abri à l'intérieur !
D'après la carte, le prochain camping avec hytte se trouve une petite cinquantaine de kilomètres plus au sud. Les averses avec des moments secs entre se suivent, et nous somme bien contents d'arriver à Vike, où effectivement nous trouvons une hytte qui sera la bienvenue, après une centaine de kilomètres où il a régulièrement plu.
D'après la météo il devrait faire meilleur demain, mais bon, attendons de voir...

Frais de la journée :
Nourriture : 6 €
2 bacs : 22 €
Camping (hytte) : 56 €

Total : 84 €

La jolie stavkirke de Skjåk


Sur le Fantesteinen


Les montagnes du Sognefjell


Passerelle design à la cascade de Likholefossen



Mardi 25 juin
Vike - Sauda, 309 Km.


Il fait toujours gris au réveil avec des grosses averses régulières pendant que nous prenons le petit déjeuner et préparons nos affaires. Nous partons en remontant d'abord la E39 sur 6 Km avant de tourner à droite sur la route 569, et nous découvrons un petit joyau. Bien que le temps ne soit pas beau, cette route toute étroite (à déconseiller aux gros camping-cars) avec de temps en temps des tunnels tout aussi étroits qui longe des fjords resserrés est un vrai coup de coeur. Elle offre par moment de très belles vues plongeantes. Les murets qui la bordent sont recouvert d'une épaisse couche de mousse, on dirait que cette région est bien arrosée !
Nous passons par de jolis petits villages avec leurs petits ports, c'est bizarre de voir ici des bateaux de pèche du genre de ceux qu'on trouve en pleine mer, mais bon nous sommes dans des fjords reliés à la mer.
Nous quittons cette belle route pour nous retrouver sur la E16, une nationale sans âme, en direction de Voss. Le temps change sans arrêt, averses, route mouillée, route sèche...
Arrivés à Voss, nous faisons les courses dans un gros supermarchés où nous achetons des cuisses de poulet que nous mangeons au chaud et au sec sur les fauteuils de la galerie marchande. Pas très poétique, mais pratique !
Après Voss, où la pluie s'arrête définitivement pour la journée, nous continuons vers le sud-est par la route 13, et nous passons par un long tunnel dans lequel se trouve un giratoire !
Ce giratoire permet d'arriver sur un grand pont suspendu qui enjambe le Eidfjorden, mais il est encore en construction et devrait ouvrir en août 2013. Nous sortons donc du tunnel par l'autre côté du giratoire et prenons peu après le bac entre Bruravik et Brimnes, pour nous diriger vers le sud en longeant le Sørfjorden, un fjord que nous avons déjà longé il y a 3 semaines de l'autre côté et dans l'autre sens.
Nous continuons vers le sud par la route 13 puis la 134, que nous quittons par la gauche juste avant le premier tunnel pour emprunter l'ancienne route étroite et sinueuse passant par un col à 1037 mètres, bien plus sympa qu'une enfilade de tunnels !
Nous revenons sur la route 13 que nous quittons presque imédiatemment vers la droite pour la route 520 vers Sauda. C'est encore l'une des routes touristiques nationales, cela monte d'abord pas mal avec de jolis lacets, puis nous arrivons sur une sorte de haut-plateau avec des lacs glaciaires et des roches de formes très bizarres, on se croirait sur une autre planète. Puis la route, taillée pour les motos avec ses multiples virages, descend doucement vers Saudasjøen, qui sera l'étape de la journée. Nous plantons la tente et profitons de la salle commune pour préparer notre repas.
La météo n'a pas été trop top, nous avons vu le soleil peut-être 3 minutes en tout aujourd'hui...

Frais de la journée :
Essence : 36 €
Nourriture : 31 €
1 bac : 13 €
Camping : 21 €

Total : 101 €

La route 569 qui se faufile le long des fjords


Toujours sur la route 569, à Stamnes


Sur la route 520, au fond Røldal



Mercredi 26 juin
Sauda - Preikestolen, 162 Km.

Le but de la journée est le Preikestolen (mot norvégien pour "chaire"), qui est un promontoire rocheux s'élevant à plus de 600 mètres au-dessus du Lysefjorden, et que je compte escalader cette après-midi, si la météo le veut bien.
Pas beaucoup de kilomètres à moto prévus donc.
Nous nous dirigeons vers le sud d'abord par la route 520.
Quelques kilomètres après le camping nous nous arrêtons à la jolie cascade de Svandalfossen qu'on atteind par un long escalier métallique.
Nous prenons le bac vers Sand, et c'est sur la route 13 que nous continuons de descendre. Un deuxième bac agrémente la route, qui est ma foi plutôt de plus en plus monotone après ce que nous avons vu les jours précédents. On sent qu'on approche du sud du pays qui est plus peuplé, les villages et petites villes deviennent de plus en plus fréquents.
Après Jørpeland, nous prenons la petite route qui monte vers le départ de la balade vers le Preikestolen. Il se met à légèrement pleuvoir, grrr... ce qui me fait craindre que la balade vers le Preikestolen ne se fera peut-être pas.
Nous nous arrêtons au camping quelques kilomètres avant et plantons la tente, le prix de 250 NOK est plutôt élevé, on sent qu'on est dans un coin touristique, et qu'il y en a qui en profitent...
Entretemps la pluie s'est calmée, et je reprends la moto pour les derniers 4 Km avant le parking où débute le sentier.
Mon épouse, qui a facilement le vertige, préfère rester au camping.
Au bout de la route aussi ça sent la pompe à fric, 100 NOK pour se garer en voiture et 30 NOK pour une moto, cette manie de prendre le touriste pour une vache à lait (pas spécifique à la Norvège) commence à m'agacer...
Je trouve quand même un moyen pour ma garer à l'oeil (pratique la moto !) et je m'équipe pour la balade qui me mènera des 300 mètres d'altitude du parking à 604 mètres. La balade se fait normalement en 2 heures par un chemin très rocailleux, mais je suis au Preikestolen après 1h et quart.
Waouhh, il faut avoir vu ça, un rocher au sommet plat et aux parois quasi verticales qui se détache de la montagne avec une vue plongeante dans le Lysefjord, c'est dément ! La météo est clémente, il ne pleut pas, et les nuages sont assez hauts pour permettre de voir le spectacle. Je passe 3 quart d'heure là haut, j'arrive même à m'assoir au bord et laisser pendre mes pieds dans le vide, non sans une drôle d'impression au niveau de l'estomac...
Il est temps de redescendre, on voit la mer au loin, baignée par le soleil...
Je rejoins mon épouse au camping et prends une douche bien méritée.
En conclusion de cette journée : si vous avez la possibilité d'aller au Preikestolen, surtout ne ratez pas ça !

Frais de la journée :
Nourriture : 6 €
2 bacs : 21 €
Camping : 35 €
Souvenirs pour nos enfants : 10 €

Total : 72 €

La cascade de Svandalfossen


Le sentier vers le Preikestolen


C'est haut !


Belle vue sur le Preikestolen



Jeudi 27 juin
Preikestolen - Lomsesanden, 296 Km.


Il a plu un peu cette nuit, mais le matin ça s'est calmé, et nous pouvons emballer la tente et prendre le petit déjeuner au sec.
Aujourd'hui, c'est notre dernier jour complet en Norvège, nous avons prévu de rallier la côte au sud de Stavanger pour la longer.
Nous commençons par prendre la route 13 vers le sud.
Ayant repéré sur la carte une route en cul de sac finissant à Skrøyla et longeant le côté sud du Lysefjorden, nous passons par le pont suspendu au-dessus de celui-ci, il débouche dans un tunnel, après lequel nous tournont immédiatement à droite (suivre le panneau "Fossmork").
La route est étroite et très jolie, même si elle n'offre pas tout le temps une vue sur le fjord. A un moment elle se met à monter, dans un paysage où on dirait que des géants ont joué aux dés avec de gros blocs de rochers.
Arrivés au bout nous revenons su la route 13, entrecoupée par un bac de Oanes à Leivvik, où nous nous sentons un peu seul, notre moto japonaise se trouvant encadrée par plusieurs bikers allemands en Harley, au demeurant fort sympathiques !
Toujours sur la route 13 nous passons par le sud de Stavanger et rejoignons la route 207 (encore l'une des routes touristiques nationales) qui longe la mer, avec de vraies grandes plages de sable blanc.
Le paysage ressemble à la Hollande ou au Danemark.
Quel contraste avec le Lysefjord grandiose et sauvage qui n'est pourtant qu'à 60 kilomètres !
Le temps recommence à devenir menaçant, et nous voyons au loin une large zone pluvieuse, notre route nous mène droit dessus.
La route 207 débouche sur la route 44 où nous nous arrêtons aux phares de Obrestad, joliment décoré, et au phare de Kvassheim où nous nous protégeons in extremis de la pluie qui arrive sur nous.
En fait c'est aussi violent que court, et le temps de visiter le phare et repartir la route recommence à sécher.
La route 44 est au début relativement quelconque, hormis le morceau entre Hauge (où nous faisons un petit crochet vers Sogndalstrand, petite bourgade joliment décorée en bord de mer) et Flekkefjord est  un bonheur pour tout motard. Ça monte, descend, tourne, et on peut s'exprimer au guidon de la moto !
Les paysages sont aussi très beaux et en même temps très bizarres, c'est dû à la roche magmatique qui affleure ici, avec en particulier de la norite, minerai plutôt rare sur terre.
Le soir approche, et nous quittons la route 44 pour la presqu'île de Lista, où ce qui est indiqué comme route sur la carte est une piste au début, mais roulante.
Nous roulons jusqu'à Lomsesanden, nous y trouvons un camping indiqué sur la carte, et plantons la tente. Nous sommes juste derrière une dune qui donne sur une jolie plage, mais cela ne suffit pas à chasser la mélancolie qui nous gagne, car demain nous quittons la Norvège...

Frais de la journée :
Essence : 45 €
Nourriture : 24 €
1 bac : 10 €
Camping : 21 €

Total : 100 €

Belle plage à Orresanden


Le phare de Obrestad


Vache curieuse devant le phare de Kvassheim



Vendredi 28 juin
Lomsesanden - Flensburg (Allemagne), 518 Km (hors ferry), dont 136 en Norvège.


Aujourd'hui, nous sommes censés embarquer sur le ferry Norvège-Danemark à 12h30, ce qui nous laisse encore le temps de faire le détour vers le phare de Lindesnes, tout au sud de la Norvège. Le ciel est gris avec des éclaircies.
Arrivés au phare, je veux le visiter, tandis que mon épouse préfère rester près de la moto.
L'accès passe par une sorte de boutique de souvenirs où la demoiselle à l'accueil me dit textuellement qu'il faut payer 50 NOK "si je veux passer le portillon" qui mène plus loin.
Je fais demi-tour, et je fais une boucle à pied dans les rochers juste derrière le bâtiment, et hop me voilà sur le chemin d'accès au phare, sans être passé par le portillon !
Me voilà donc  à l'endroit le plus au sud du pays, et me dire qu'il y a juste 18 jours nous étions à l'endroit le plus au nord de l'Europe, cela fait bizarre.
Décidément, ça sent vraiment la fin des vacances...
Après avoir visité le phare il est temps de reprendre la route vers Kristiansand.
Plus nous approchons, plus il y a de circulation, avec des limitations de vitesse à 60 ou 70 Kmh.
Heureusement que nous avons vu large et que nous avons un peu d'avance.
Arrivés à Kristiansand, je dépense les 63 NOK d'argent norvégien qui nous restent en essence, les 2000 € que nous avions changé pour les 3 semaines à moto on tout juste suffit (sans faire de folies genre restaurant).
Nous arrivons à l'embarcadère de la compagnie Fjordline, je tends le récépissé de notre réservation à l'hôtesse dans sa guérite.
Elle regarde le récépissé, vérifie sur son ordinateur, et nous annonce qu'il y a un problème.
En effet elle a bien une réservation pour nous deux, mais pas pour la moto. Et le bateau est plein comme un oeuf, il n'y a plus de place.
Glups...
Je me vois déjà devoir remonter vers Oslo, puis redescendre par la Suède vers le Danemark, ce qui nous ferais un détour de plus de 500 Km et nous ferait perdre un jour.
Boudoudiou, et pourtant lors de la réservation par internet, j'avais bien annoncé une moto, le site m'a même demandé de donner son immatriculation.
Mais bon, les faits sont là.
L'hôtesse nous explique que parfois il y a des désistements, et que peut-être avec de la chance on trouverait de la place, et nous envoie dans une file où se trouvent déjà 4 voitures et un autre motard qui ont aussi des problèmes de réservation, après nous avoir fait payer le prix fort pour la moto (125 € remboursables si nous ne pouvons pas monter à bord, contre 22 € au moment de la réservation)
Le temps passe, parallèlement le moral baisse de plus en plus, je m'imagine les pires scénaris (devoir rouler 2 jours non-stop, arriver au boulot lundi crevés, etc...)
Après environ un quart d'heure on nous fait avancer à un autre endroit où nous attendons un autre quart d'heure sans savoir...
Puis nous avançons encore plus près du bateau, on nous fait à nouveau attendre, pendant qu'autour de nous embarquent des véhicules. Le moral atteint le troisième sous-sol...
Et puis à un moment, quelqu'un enlève le cône qui barre notre file, et nous fait signe de tous rentrer dans le bateau !
Pfffff, dire que nous étions soulagé est loin de la vérité !
Une fois le bateau parti, nous avons un gros coup de barre, sûrement le contrecoup de ces émotions, et someillons dans nos sièges !
Nous arrivons au Danemark vers 15h30.
J'ai prévu de traverser tout le pays et de camper en Allemagne dans le coin de Flensburg.
A l'aller la traversée du Danemark s'était faite sous un fort vent de face, eh bien au retour c'est pareil, le vent vient dans l'autre sens et nous secoue gaiement.
Après environ 200 Km, il se met à tomber un crachin qui mouille bien, ça ne s'arrêtera quasiment plus jusqu'à Flensburg.
Vu la météo, nous cherchons une chambre d'hôtel, et mangeons pour la première fois du voyage dans un restaurant, en fait plutôt un bistrot qui fait aussi des plats cuisinés. 21 € pour 2 escalopes et 3 bières, inimaginable en Norvège !
Il y a une sacré ambiance, c'est vendredi soir et il y a plein de gens de tout âge qui discutent au bar et aux tables dans une ambiance très bon enfant.
Après le repas, la patronne vient discuter avec nous et nous offre même le digestif !
Vraiment très sympa, cet endroit, le "Bärlinchen" à Flensburg, à 2 pas de l'hôtel Nordig où nous logeons, qui ne fait pas de repas le soir.

Après une bonne douche, nous sombrons dans les bras de Morphée, bien crevés.
Demain nous attendent 900 Km d'autoroute...

Frais de la journée :
Essence : 23 €
Nourriture : 33 €
Embarquement moto sur ferry : 125 €
Hôtel : 85 €

Total : 266 €

Le phare de Lindesnes, à l'extrème sud du pays


Que de chemin parcouru...


Au revoir la Norvège...



Samedi 29 juin
Flensburg (Allemagne) - Strasbourg, 905 Km.

Réveil vers 8h, il tombe le même crachin qu'hier soir, nous prenons un petit déjeuner copieux et enquillons l'autoroute après avoir fait le plein.
Nous allons traverser presque la moitié de l’Allemagne sous la pluie d'abord continue puis intermittente, sous un plafond tellement bas qu'on ne voit même pas le haut des éoliennes que nous croisons de temps en temps.
La pluie finit par s'arrêter et la route de sécher, nous nous arrêtons sur une aire de repos avec des tables pour pique-niquer.
Nous avons à peine fini d'enlever les casques qu'il se met à pleuvoir, temps de m...e !
Nous finissons dans la cafétéria  de l'aire de repos où nous mangeons nos casse-croutes.
Le temps de repartir, la pluie a cessé, et à partir de maintenant il fera plutôt beau, mis à part une dernière averse orageuse à 50 Km de chez nous.
Nous retrouvons notre "sweet home" le soir à 20h, mais si nous sommes bien arrivés, nos têtes sont encore là-bas, en Norvège...

Frais de la journée :
Essence : 74 €

Total : 74 €



Et pour conclure...

Quel souvenir avons-nous gardé de ce voyage ?
Principalement celui de paysages magnifiques et sauvages surtout au nord du pays, et d'un sacré dépaysement.
Et aussi l'impression que devant les vastes étendues que nous avons traversé nous sommes bien petits...
Il y a aussi une sorte de frustration, car bien qu'en un mois nous ayons vu plein de choses, la Norvège est un très grand pays et nous savons bien que nous sommes passé à côte de bien d'autres choses. Mais ça c'est pareil avec tous les voyages...
Et puis ce sera une excuse pour revenir...

Petite frustration aussi côté météo, car les derniers 10 jours du voyage auront été plutôt gris, bien que dans l'absolu nous n'ayons pas eu beaucoup de pluie (à part le début de l'aller et du retour en Allemagne)
Mais ça il faut l'accepter, le temps en Norvège est très variable, et je me rappelle que lorsque j'y ai été il y a trente ans (le temps passe...) j'ai eu 4 jours de pluie non-stop d'affilée.

Notre Suzuki DL 650 V-Strom s'est une fois de plus avérée parfaite pour ce voyage, sans le moindre problème à signaler et avec un appétit de moineau en Norvège (3,85 l/100 en respectant à peu près les limitations), ce qui n'est pas plus mal avec le coût de l'essence là-bas !
Et une fois de plus les 67 chevaux de son moteur pétillant ont été largement suffisants !
Plusieurs fois d'autres motards avec lesquels on a discuté nous ont demandé si "ce n'était pas trop limite à deux avec 650 cm³"
Non non merci, ça s'est très bien passé !
Les pneus (Michelin Anakee II) ont tenu les 9250 Km du voyage (et feront encore quelque milliers de Km), ce qui n'aurait pas forcément été le cas sur une moto de 100 chevaux.
A se demander à quoi servent toutes ces grosses motos presque 3 fois plus chères genre BMW GS 1200 !

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